Tout comme le chardon-marie, le desmodium est bénéfique pour le foie. Son utilisation permet de donner un coup de fouet à cet organe, lorsqu’il commence à se stresser. Rappelons que ce dernier joue un rôle important dans la filtration des déchets et toxines, ainsi que dans l’assimilation des graisses. Ce billet dévoile comment en prendre soin avec cette plante, et éviter que toutes ces substances ne s’entassent à sa paroi.
Présentation du desmodium
Le desmodium est une plante sauvage originaire d’Afrique-Equatoriale que l’on retrouve souvent enroulée sur le tronc des cacaoyers ou des palmiers. On recense plus d’une vingtaine de variétés, mais le genre D. adscendens est toutefois le plus connu. Ses feuilles sont usuellement utilisées pour traiter les maladies hépatiques, la jaunisse et l’asthme en médecine traditionnelle. Dans certains pays du globe, tels qu’en Amérique Latine, son usage est recommandé en cas de convulsion ou d’épilepsie.
Les scientifiques ne se sont, cependant, réellement intéressés à ses bienfaits qu’il y a quelques décennies. D’ailleurs, ce remède ne fut introduit en Hexagone qu’en 1970. Cette plante grimpante doit ses pouvoirs médicinaux à ses nombreuses molécules actives. On peut y trouver des alcaloïdes d’isoquinoline, flavonoïdes, saponosides, anthocyanosides, dérivés de tryptamine et des acides gras. Ces principes actifs lui confèrent une propriété hépatoprotectrice, reconnue par l’Anses (1). Le desmodium n’est, cependant, pas recensé par la pharmacopée française en tant que plante à usage thérapeutique.
Bienfaits santé du desmodium
Cette plante grimpante possède diverses propriétés médicinales insoupçonnées, en plus de son effet bénéfique sur le foie. Les lignes suivantes dévoilent tous ses bienfaits.
Protéger le foie
Les scientifiques ont mis en évidence l’action hépatoprotectrice du desmodium. Chez des rats de laboratoires présentant des lésions hépatiques induites par des produits chimiques et de l’alcool, l’usage de cette plante a permis de protéger les cellules saines. À des doses allant de 2 à 20 mg/kg/j, ce remède a eu des effets bénéfiques sur cet organe, sans nuire à la santé des reins.
Les observateurs ont conclu que cette plante a le pouvoir d’augmenter la résistance des cellules hépatiques en cas d’empoisonnement ou d’infection. Son utilisation est fortement recommandée pour protéger cet organe durant un traitement médicamenteux de longue durée, ou une chimiothérapie. Ses effets protecteurs dépendent, cependant, des dosages utilisés. (2)
Soulager les symptômes de l’asthme
Cette plante est un vieux remède utilisé par diverses populations du globe pour soulager les symptômes de l’asthme. Ceci a été scientifiquement prouvé. Son usage en cas de crise permet d’améliorer le passage de l’air dans les voies respiratoires et les poumons. Cette médication naturelle agit, en effet, comme un bronchodilatateur.
Dans cette étude clinique, par exemple, la prise par voie orale de ses extraits aqueux et éthanoliques a réduit significativement les contractions anaphylactiques des sujets testés. Ces principes actifs ont inhibé l’action des substances qui stimulent la dilatation des muscles lisses, dont l’histamine. Une surveillance médicale est, cependant, de rigueur dans le cadre d’un traitement de choc anaphylactique. (3)
Piéger les radicaux libres
Bien que la variété D. adscendens soit la plus étudiée, cela n’a pas empêché certains scientifiques d’observer les qualités thérapeutiques de ses compères. Il a alors été remarqué que le D. triflorum contient de puissants antioxydants. La capacité antioxydante de ses phénols a été comparée à celle de la catéchine, de l’acide ascorbique et de l’alpha-tocophérol.
Les résultats des analyses ont donc montré que les phénols de cette plante sont très actifs dans l’élimination de nombreux radicaux libres. Leur effet était similaire à ceux de ces antioxydants très connus. L’utilisation de ses composés polyphénoliques est très conseillée pour lutter contre les méfaits du stress oxydant et des radicaux libres.
Autres propriétés médicinales
Grâce à son effet décontractant, le desmodium est aussi conseillé pour soulager les courbatures après la pratique d’exercices intenses. Il apaise aussi les douleurs des crampes, des maux de dos ainsi que des spasmes musculaires.
Cette plante s’utilise aussi en cataplasme pour soigner des problèmes cutanés. Elle soulage les démangeaisons et permet de venir à bout des allergies de contact. On peut l’utiliser dans le cas d’une urticaire ou d’un eczéma. Ceci s’explique par ses propriétés antiallergiques et anti-inflammatoires.
Dosage et précautions d’utilisation
Pour traiter les troubles hépatiques, les spécialistes conseillent 8 g par jour d’extraits de cette plante. Atteindre cette dose semble très difficile puisque les gélules proposées sur le marché n’en contiennent que 200 mg. Pour d’excellents résultats, il faut donc compléter les gélules avec la prise de décoction ou d’infusion. Donc, laisser infuser 10 g de ses feuilles séchées dans un litre d’eau bouillante pendant 15 mn. Privilégier à chaque fois les produits bios pour limiter les risques d’effets indésirables.
Pour ce qui est de la durée du traitement, il faut au moins 8 jours. Ne pas hésiter à le prolonger jusqu’à ce que les niveaux des transaminases soient normaux. Il est possible d’associer ce remède au chardon-marie ou à l’artichaut afin de renforcer ses effets.
Aucune publication scientifique n’a mentionné d’effets secondaires liés à son utilisation. La plante est inoffensive, et agit même de manière bénéfique sur les tissus des organes, tels que les reins. D’ailleurs, sa prise n’est pas proscrite chez les femmes enceintes et allaitantes. Toutefois, il faut prendre certaines précautions, en demandant conseil à son médecin ou à un phytothérapeute avant tout traitement.
Références
(1) Agence Nationale de Sécurité Sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail.
(2) Magielse J et al. « Activité antihépatotoxique du desmodium en décoction sur des lésions hépatiques induites par des produits chimiques chez le rat ». Ethnopharmacol. 2013.
(3) Addy ME et al. « Effets des extraits de Desmodium adscendens sur l’anaphylaxie ». J. Ethnopharmacol, 1984.
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